Article written in French below....Ecrit en français ci-dessous après la version anglaise
Some words that describe the Democratic Republic of Congo for me are: chaotic, colourful, disorderly, vibrant and joie de vivre. Music would wake you up from early hours of the morning and accompany you through the day; be it gospel music or party tunes. And should you ever try to ‘bother’ a person about noise or order, you’d get the retort of “we are in Congo”.
Overjoyed by the plane approaching in the distance to get us |
One nice spot I found somewhere in Uvira |
Uvira |
Uvira |
The ICRC has been in the DRC since 1982,
carrying out operations around the country. I walked through more hilly areas in
that mission more than I have in any other mission, from the highlands (Hauts
Plateaux) of Uvira, the midlands (Moyens Plateaux) of Uvira and in the Fizi
region. The DRC is beautiful, and the landscape inclines you to walk especially
in the highlands where there are no access roads. In the absence of cars and
motor bikes, we would sometimes walk around to get work done. Constructing
boreholes and water points, providing food, household and shelter kits to
people who are most vulnerable and in need of them. Or carrying out medical
evacuations for people wounded by arms and reuniting separated families in the
far-flung areas of the country.
Meeting with communities |
A field trip might be planned down to the T, but there would be little guarantee that anything will go as planned. You could be stuck from a day to weeks in a particular place waiting to get out. The work we do there is indeed meaningful but also begs the question around donor fatigue and dependency on humanitarian aid in the absence of the government in a country like the DRC.
Through all this, the people’s resilience stands
out. For example, in a certain community, victims of sexual violence came up
with initiatives to support one another. I found this very moving as these
women’s determination not to allow such a painful experience hold them back was
highly commendable. People have found ways to cope with the constant tensions
and their joie de vivre always comes through. The constant calls for ‘mazout’, loosely
translated as drinks, to celebrate wins and of course accompanied by music
which is a ready comfort. Once music comes on, people are quick to jump on
their feet gyrating to the rhythm in coordinated dance. One would think there
is a school where they learn the steps.
Ever heard of the ‘les sapeurs’? This is a term widely known in French speaking countries to identify the Congolese. When it comes to dressing up, they have a penchant for brands and even those who may not be able to afford that, they have a way of mixing and mismatching that hardly anyone else could pull off. I was told that the mismatch of colours and seemingly tacky look is in fact the identity of les sapeurs.
There is a strong belief in God and dependence on prayers, even speeches are always laced with the word of God. I remember once when I was terribly ill, a colleague who came to see me asked if she could pray for me, then went right on her knees and prayed for me. Bless her! However, the risks involved in the work we do is no joke, I had to leave two months earlier than planned for security reasons.
For a people affected by an unending cycle of conflict that has far reaching consequences and will take years and years to repair, their constant willingness to have fun and share hearty laughs, their strong faith in God and their ability to find happiness in the little things, are some of the memories that I take away from my time in the Democratic Republic of Congo.
FRANCAIS
Les quelques
mots qui décrivent la République démocratique du Congo pour moi sont ;
chaotique, vive/multicolore désordonnée, animée et enfin la joie de vivre. Le
matin, c’est un son de musique qui vous réveille de votre sommeil et ceci reste
comme accompagnant tout le long de la journée. Elle peut être soit une musique religieuse
ou la musique à laquelle on pourra danser. Quand vous essayez d’aborder les
personnes pour mentionner le bruit en général ou parfais le désordre que nous
voyons à plusieurs reprises, ce groupe de mots favoris sont mentionnés :
« on est au Congo ! ».
Sur le terrain,
dans la province de Fizi au Sud Kivu à Lulimba par exemple, avec la levée du
soleil à 5h30, déjà, des collègues sont sur pied et s’adonnent aux causeries et
rires aux éclats. J’ai enfin abandonné l’idée de vouloir rester au lit en ce
moment où le sommeil est très agréable mais je les rejoins dans les causeries. Après
avoir passé des jours dans un espace restreint partagé qu’avec des hommes, bercés
par les ronflements, je n'ai plus aucune raison de me plaindre. Les accidents
de toilettes ? Il y’en a fréquemment si bien que, des hommes si impatients et malgré
le fait que les toilettes soient clairement indiquées, se précipitent impatiemment
même vers celle des dames.
La République
démocratique du Congo (RDC), un pays avec une population estimée de 110
millions et elle partage les frontières avec le Soudan du Sud, la République
centrafricaine, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie. Le site
d’affectation pour ma mission était dans une ville qui s’appelle Uvira au Sud
Kivu, à l’Est du pays 40 minutes de la frontière du Burundi et à partir de la
frontière, 15 minutes pour être à la capitale, Bujumbura.
La RDC est un
pays riche en ressources naturelles, cependant, dans ce pays sévi un conflit
qui date de très longtemps. Les conséquences de cette instabilité a eu
malheureusement des impacts négatifs sur la vie de ces citoyens. Au Sud Kivu où
j’ai travaillé, j’ai remarqué malheureusement que les esprits claniques, le
tribalisme et la question des ethnies semble devenue monnaie courante. Souvent quand
j’entends ou je lis de cela, j’ai tout de suite la chair de poule. Cette
question n’épargne pas souvent même les étrangers des pays africains selon les
traits physiques. Il y’a une tendance à
penser qu’ils sont originaires d’une ethnie pour laquelle un sentiment de haine
est vite exprimé. Pendant mon séjour, j’ai été abordée par différentes
personnes qui m’ont rappelée que j’ai la morphologie de gens appartenant à une
tribu détestée au Congo et que je pourrais être victime d’amalgame et ciblée
facilement. J’ai trouvé que la méfiance entre eux-mêmes est transférée aux
collègues africains qu’ils traitent avec moins de respect que les collègues
d’autres nationalités en dehors de l’Afrique. Au dela d'autres aspects à prendre en compte, cela m’a tellement marqué et comme c’est
envers nous, entre nous les Africains on exprimaient cette frustration partagée. Nous étions parfois
ignorés completement ou ils nous rendaient le travail et la vie difficile pour
rien, par contre complètement soumis de nos homologues de peau differente
de notre. La mentalité coloniale est si absorbée dans leur éducation qu’ils voient la peau differente
comme supérieure, ce qui est regrettable.
Je me demande
comme si leurs sentiments pourraient changer quelque chose, cela pourra causer
plus du mal et produire plus de ressenti en cherchant la source de tous ces
sentiments. Y’aurait-il l’occasion à pousser pour le dialogue entre toutes les
parties à résoudre toutes ces différences ? « Un pays béni des gens maudit »
comme disent les congolais eux-mêmes. J’ai été choquée quand j’ai entendu cette
phrase pour la première fois et j’ai demandé de répéter pour m’assurer que
j’avais bien entendu. Et puis, j’ai commencé à l’entendre d’autres personnes
donc cette expression semble être assez connue.
Uvira où j’étais
basée est une ville stratégique et commerciale, qui a un lien avec le Burundi
et la Tanzanie à travers le lac Tanganyika. Pourtant, une ville qui suscite
beaucoup d’agitations et pourrait facilement être au centre des appels pour des
actions de manifestations au Sud Kivu. La criminalité, la justice populaire et l’insécurité
marquent la région. Récemment, ces derniers mois de 2022, le pays a fait la Une
des médias à cause de la résurgence des manifestations dans les villes et les
conséquences dramatiques qui les caractérisaient. Comme Uvira était l’une des
villes où les manifestations ont été sérieuses, ma famille me contactait pour
s’assurer que j’allais bien et j’avais continué à les rassurer.
Le CICR
travaille en RDC depuis 1982 faisant des opérations dans les différents coins
de ce pays. J’ai marché dans ce pays plus qu’ailleurs où j’ai fait des
missions, dans les collines des hauts plateaux d’Uvira, les moyens plateaux d’Uvira
et à Fizi. La RDC à un beau paysage ou tu pourras facilement marcher à cause de
l’inexistence des routes d’accès. Sur les trajets où ne peuvent passer les
voitures ou les motos, nous nous étions retrouvés en situation de marcher pour
faire notre travail. La construction des points d’eau, l’assistance en vivres,
articles ménager et kits abris, les évacuations médicales, et le rétablissement
des liens familiaux font partie des activités que le CICR fait au profit des
personnes les plus vulnérables au fin fond du pays.
Le transport a
ses défis ; l’embourbement, des pannes des motos ou des voitures, les accidents,
ou les vols annulés à cause de la mauvaise météo sont quelques-uns des défis
logistiques récurrents auxquels nous étions confrontés. Par exemple, une
mission pourra être bien planifiée mais il n’y a aucune garantie que la mission
se passe comme prévue. On peut être bloqué quelque part d’un jour à des
semaines. Le travail que nous faisons ici est important, mais des
questionnements autour de la dépendance sur l’aide humanitaire et la fatigue
des donateurs se posent pour un contexte comme la RDC où le rôle du
gouvernement est assez absent.
Malgré tout
cela, la résilience des peuples est fort. Par exemple, dans une communauté, les
victimes de violence sexuelle ont mis en place une initiative de soutien pour
elles-mêmes. J’ai trouvé cela très poignant car la détermination de ces femmes
de ne pas laisser une expérience si négative les retenir est louable. La joie
de vivre est mis en avant, ce qui aident les peuples à vivre avec ces
difficultés. Leurs appels pour ‘mazout’, qui veut dire de prendre un verre,
pour célébrer les victoires, toujours accompagné par la musique qui reste une
source de confort. Dès que l’on entend, les gens sautent en dance coordonnées.
On pensera qu’il y a une école où on les apprend les pas.
Avez-vous
entendu parler des sapeurs/sapper ? Un terme connu par les francophones
pour identifier les Congolais. Quand il s’agit d’habillement, ils ont la
tendance à vouloir porter des habits de marque and même ceux qui n’auront pas
les moyens d’acheter les marques trouvent des façons de bien s’habiller. Ils
mélangent les couleurs d’habits dans une manière que seuls les congolais
pourront faire. Ce mélange qui parfois ne correspond même pas est en fait
l’identité des sapeurs.
Il y a une forte
croyance en Dieu et une dépendance de la prière, même les discours sont souvent
accompagnés des paroles de Dieu. Je me rappelle une fois quand j’étais malade,
une collègue est venue me voir, elle m’a demandé si elle pouvait prier pour
moi, et puis elle s’est mise à genoux pour prier.
Pour un peuple
affecté par un conflit cyclique qui a des conséquences les touchant, ce conflit
prendra des années pour réparer, leur volonté de s’amuser et partager des
rires, leur forte croyance en Dieu, leur capacité de trouver la joie dans les
petites choses, seront les quelques beaux souvenirs que je garderai avec moi du
temps passé en République Démocratique du Congo.
Très édifiante expérience. Merci pour le partage et surtout pour ton engagement.
ReplyDeleteMerci d'avoir lu :-)
DeleteI was moved to tears on reading through all of the hostile experiences you shared about you and locals (DRC) people, for me, the heart wrenching phrase was "the people bless with course" and I asked my myself, how did the people created by the the loving father God, be a course? But I understand, by your analogy that nepotism is endemic in that clime, God did not put them in that state but somehow the nature of man did. but going by the role you played and the passion you put into doing this job. I Would emphatically say that you are strong than what you know about yourself. I use to say that the environment is stronger than our DNA. I bet you, you are stronger than the environment right now. In fact You win!, just keep winning and keep developing humanity. It's only God that can reward you and the entire team of your magnanimity.
ReplyDeleteCheers ENE!
Thank you for your kind words.
DeleteJe suis très ému par cet article qui, sous une photographie retrace les couleurs congolaises. Je suis surpris par l’esprit d’objectivité de la rédactrice qui en quelques mois a su comprendre le Congo et le congolais.
ReplyDeleteMerci de l'avoir lu
DeleteA people so blessed, yet torn apart by conflict. Many thanks for sharing, Ene.
ReplyDeleteThank you for reading.
Deletewaouh, bravo. J'espère découvrir la danse congolaise un jour !
ReplyDeleteOn croise les doigts.
DeleteTrès touchant...quand on connait l'étendue des dégâts causés par les conflits de ce pays, la pauvreté qui contraste avec l'extrême richesse des terres, on ne peut que se réjouir de la résilience et de la joie de vivre qui animent les habitants malgré tout.
ReplyDeleteMerci pour ce partage réaliste et transparent qui nous a fait voyager.
Un contexte assez compliqué...merci d'avoir lu.
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